PAS VRAIMENT REVOLUTIONNAIRE
En pleine période de diabolisation de Mai 68, Patrice Bigel et sa troupe proposent de faire un point sur ces évènements controversés. Même si une bonne scénographie et des comédiens motivés soutiennent cette réalisation, son objectif et son message restent hélas trop flous pour pouvoir réellement être convaincant.
Tout commence par le célèbre discours de Nicolas Sarkozy présentant Mai 68 comme le responsable de tous les maux de notre planète. Un réquisitoire révoltant pour beaucoup et qui mériterait certainement une plaidoirie musclée de la partie adverse. Malheureusement, celle que nous propose Patrice Bigel n’est vraiment pas à la hauteur.
Succession de tableaux chantés et dansés, l’objectif profond de la mise en scène serait, visiblement, de nous replonger dans la fièvre ayant emporté la France et le reste du monde, il y a de ça 41 ans. Mais où sont les grands débats politiques ? La violence de ces mots qui envahirent les murs de la capitale ? Le rock, les pavés, les CRS ? On ne voit sur scène que quelques chorégraphies évoquant vaguement ces évènements.
Une réalisation trop « gentille »
Il ne faut pas en déduire que ce spectacle est mauvais. La scénographie est plutôt bonne et la fougue des jeunes comédiens est relativement bien rendue. Mais on attendait beaucoup plus de hargne et une violence plus frontale de la part de celui qui évoquait les mots de Guy Debord en présentation de son projet. La deuxième partie, qui évoque l’évolution de l’éducation et des arts depuis ces évènements, présente les mêmes problèmes.
Ce travail, à partir du texte de Michel Onfray, reste hélas trop superficiel. Et si sa présentation sous forme de « sketchs » donne une certaine fraîcheur à l’ensemble, il manque le côté didactique et contradictoire que mérite un véritable exposé philosophique.
Sébastien COTTE (Paris)
A la veille de cette rencontre aucun problème n’a été réglé …. et le lendemain non plus
Conception et mise en scène : Patrice Bigel
Avec : Adrien Djeraouane, Anna Perrin, Camille Chassagne, Clément Belhache, Dicson Mangobouet, Joseph Bourillon , Karl Francisco, Loren Christmann, Mara Bijeljac, Massimiliano Pasquesi, Matthieu Beaudin, Nathalie Poulet Guilbert, Sophie Chauvet, Teresa Lopez Cruz.
Scénographie et lumières : Jean-Charles Clair.
Son: Julie Martin.
Images vidéo : Valentin Bigel.
Costumes: Myriam Drosne.
A l'Usine Hollander, 1, rue du Docteur Roux, 94600 Choisy-le-Roi
Tel : 01 46 82 19 63
Du 15 janvier au 8 février 2009