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Festival d'Avignon

20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 15:33
PROVOCATION CONJUGALE

Les comédiens de la compagnie De Koe font le show pendant plus de deux heures, pour un public manifestement enthousiaste et conquis. Mais ce parti pris de connivence divertissante avec l’auditoire n’évite pourtant pas quelques écueils.

La troupe flamande ouvre les réjouissances avec une scène jonchée de bouteilles et de magazines épars, décor d’une fin de soirée désordonnée où deux couples vont se faire tanguer à coup de substances alcoolisées. Martha et Georges, de retour d’une réception donnée par le père de la jeune femme, attendent l’arrivée de Nick et Honey, couple d’amis venus terminer cette nuit bien arrosée en leur compagnie. Tout commence dans une ambiance bon enfant, presque drôle, facilitée par le sempiternel clin d'oeil aux spectateurs, dont le mécanisme est depuis longtemps rôdé et exploité par les De Koe.


A bien y regarder, le texte d’Edward Albee n’est pas des plus légers et le quatuor en arrive vite à des jeux mesquins et cruels où l’amour, les prétentions, les désirs sont mis à mal avec perfidie et cynisme. Devant la naïveté du jeune couple, les quadragénaires Martha et Georges vont se livrer à un véritable déballage de leur vie conjugale faisant éclater les mensonges et illusions dans lesquels ils s’étaient confortés et y mêler leurs convives par de nombreuses provocations.

Une proposition excentrique

Si l’on pioche dans l’ensemble, on en retire effectivement des éléments de qualité. Quelques procédés bien agencés permettent un décalage burlesque avec cette peinture de décadence sociale. Mais cela ne suffit pas à porter la pièce. Sous prétexte de “bousculer codes et conventions, dans le but bien précis d’en finir avec le maniérisme, le faux sérieux, de débarrasser le théâtre de son pseudo-intellectualisme”, le spectacle se perd dans des artifices plus convenus qu’il n’y paraît : l’adresse au spectateur ou les intermèdes musicaux font ainsi disparaître les personnages derrière les comédiens qui s’exposent à des fantaisies scéniques pas toujours justifiées. On balance ainsi tout au long de la pièce entre étonnement et déception, entre véritable recherche théâtrale et mignardises ostentatoires et superflues.

Toutefois, rien à redire côté acteurs dont le style à mi-chemin entre parole emphatique et discours  désabusé, traduit cette tension caractéristique du théâtre de la compagnie De Koe, entre “être” et “faire comme si”. Une interprétation qui peut d’abord décontenancer mais qui s’affirme au fil de la pièce comme un élément structurant et original de cette proposition.

La compagnie De Koe revisite donc Qui a peur de Virginia Woolf ? sous l’angle du pessimisme joyeux, de la farce sociale, avec une autodérision revendiquée qui peut plaire comme lasser.

Anne CARRON (Lyon)

 
Qui a peur de Virginia Woolf ?, d’Edward Albee
Compagnie De Koe
Avec Natali Broods, Karolien De Beck, Nico Sturm et Peter Van den Eede
Traduction en français : Martine Bom
Mise-en-place : Hanneke Van de Kerkhof
Concept lumière : Jan Goedemé
Concept son : Pol Geusens

Du 9 au 13 décembre 2008
Au Théâtre du Point du Jour, 7 rue des Aqueducs 69005 Lyon

Tél :  04 78 150 180 / www.lepointdujour.fr

 
Photo © Giannina Urmeneta Ottiker

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