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Festival d'Avignon

28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 13:12
DU CIRQUE EXPÉRIMENTAL

Deux spectacles liés au cirque s’aventurent du côté du théâtre afin de proposer une vision débarrassée des poncifs circassiens, quitte à devenir inclassables.

La remise en question du cirque traditionnel est dans l’air du temps depuis une vingtaine d’années. Les expériences se poursuivent avec des bonheurs inégaux. Elles sont en tous cas souvent déroutantes.

C’est pas mort ça bouge pas

L’Auguste et le clown blanc sont des personnages nantis d’une psychologie élémentaire : l’un est naïf, l’autre manipulateur ; l’un est dominé, l’autre dominant. Ils jouent des historiettes qui possèdent, un début, un milieu et une fin. En cela, ils sont relativement rassurants.


Chez Jur Domingo et Julien Vittecocq, ni personnages, ni psychologie. Seulement des présences, des corps et des voix. L’apparence rappelle les numéros traditionnels. Le traitement du récit ne se préoccupe guère d’une narration. C’est une confrontation entre un être à l’aspect féminin et un autre à l’aspect masculin.

Ils pratiquent une sorte de mime flegmatique sans objet. Ils se manipulent physiquement. Ils ont l’étrangeté de vivants décalés, en proie à des pulsions musculaires. D’où la référence à la danse, une danse en dehors de l’esthétisme, un peu brute, aux codes mystérieux. Il y a des côtés primitifs dans ce duo qui semble sans cesse frôler les frontières séparant le jeu et la disjonction mentale. Comme si des créatures de Samuel Beckett allaient au-delà de la provocation du langage pour aboutir en 20 minutes à celle d’une clownesse aux seins nus arpentant  des sketches aux chutes abruptes.

(peut-être)

 Autre duo, celui formé par l’acrobate Joao Paulo Dos Santos et le musicien Guillaume Dutrieux. Un peu plus classique, ce couple-ci a choisi de prospecter les complémentaires : le son mouvant et le geste silencieux, la verticale du mât chinois et l’horizontale du plateau, la présence réelle et les sonorités enregistrées ou les images vidéo doublant un corps.


Une part de virtuosité anime les deux interprètes. Le voltigeur alterne une maîtrise corporelle à lent déploiement des gestes et une énergie frénétique. L’instrumentiste allie des mélodies qui ne sont pas sans rappeler Miles Davis et des timbres plus rugueux. L’un comme l’autre varient leurs rythmes.

Une connivence s’installe, qui relie les airs joués et l’air défié en son action sur la pesanteur. Elle se perçoit à travers des éclairages concentrés vers l’intimité, aptes à susciter un mystère de pénombre, de lieu sacré voué à un culte destiné à magnifier la puissance physique d’un humain rêvant dans l’action qu’il se sent capable d’avoir une liberté d’oiseau. Les notes tissent une ambiance de pression atmosphérique perceptible, comme si elles allégeaient le poids des choses et des êtres.

Ce long dialogue de 45 minutes entre deux fusions, réunies en une similaire concentration tournée vers une aspiration à une beauté intemporelle, laissent en mémoire des images dont la plastique se nourrit de la mise en danger du corps, de la quête de vibrations nées à la fois du jazz et d’expériences électroacoustiques.

Michel VOITURIER (Bruxelles)

Vu à la Maison de la Culture de Tournai, le 25 novembre 2008 durant le festival eurométropole Next 01 ()

C’est pas mort ça bouge pas
Conception et interprétation : Jur Dimongo, Julien Vittecocq
Lumières : Eric Fassa
Son : Jur Domingo
Collaboration artistique : Groupe Merci (Georges Campagnac, Joël Fesel, Solange
Oswald)

Production : Cridacompany

(peut-être)
Conception et interprétation : Joao Paulo Dos Santos, Guillaume Dutrieux
Lumières : Marc Moureaux
Costumes : Pedro Dos santos
Conseiller artistique : Jani Nuutinen

Production ; Cie O último momento
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