5 avril 2006
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Pourquoi mettre en scène La Putain américaine ?
Slavoutski : Je voulais représenter la dictature stalinienne comme une tragédie extérieure à la vie quotidienne des protagonistes. Mais la dictature est si forte qu’elle empêche la vie et l’amour entre les personnages. La Putain américaine parle de cela, de l’impossibilité d’échapper à un système basé sur la terreur.
Le spectacle peut-il être considéré comme une parole plus générale sur les situations dictatoriales dans le monde contemporain ?
Non. Je ne crois pas. Il était important pour moi de pouvoir dénoncer premièrement Staline, et ensuite la guerre froide entre la Russie et les USA. Il y a des choses qui se sont passés en Russie qui ne peuvent plus se passer s’il y a une démocratie et un sentiment de paix dans la vie quotidienne. Pour ma compagnie, il est très important que des jeunes aiment ce spectacle. La mémoire de la dictature de Staline est ainsi passée aux générations suivantes.
Un spectateur, durant l’entracte, a crié que le spectacle était une satire haineuse contre Staline…
Le communisme est une belle idée, mais a toujours été une utopie. En Russie comme ailleurs, des individus croient dans l’utopie sans prendre en compte la vérité de l’histoire. Ma mère a été arrêtée, elle a été déportée, est restée dans un camp pendant cinq ans parce qu’elle ne voulait pas dénoncer mon père. J’ai connu la dictature.
Quels sont les moyens de production du spectacle ?
Notre compagnie est un collectif qui travaille depuis treize ans. Nous appartenons au Théâtre Dramatique Russe Katchalov de Kazan, ancienne institution née en 1791. Nous sommes subventionnés par l’Etat. J’ai eu beaucoup de problèmes pour travailler dans le passé. Ce n’est qu’avec l’arrivée de Gorbatchev au pouvoir que j’ai commencé à me sentir libre dans la création. J’ai souligné ce changement à la fin de la représentation. Le théâtre Toursky nous accueille pour la sixième fois. Notre représentation revient moins cher en France qu’en Russie, où manquent encore les moyens pour subventionner réellement l’art. Les comédiens sont très peu payés en Russie, mais dans quel pays vit-on bien de l’art ?
Comment est née la scénographie ?
Kvirikadze a dit que les personnages se déplacent comme à l’intérieur d’un aquarium. Le décor est une manifestation de cette idée, un ensemble de vitres brisées qui se déplacent à l’infini, comme la vie humaine. Les personnages sont entourés par quelque chose qu’ils ne réussissent pas à contrôler. Ils sortent et ils rentrent en scène sans cesse. Le scénario est composé de multiples scènes. Nous n’en avons représenté que la moitié.
Slavoutski : Je voulais représenter la dictature stalinienne comme une tragédie extérieure à la vie quotidienne des protagonistes. Mais la dictature est si forte qu’elle empêche la vie et l’amour entre les personnages. La Putain américaine parle de cela, de l’impossibilité d’échapper à un système basé sur la terreur.
Le spectacle peut-il être considéré comme une parole plus générale sur les situations dictatoriales dans le monde contemporain ?
Non. Je ne crois pas. Il était important pour moi de pouvoir dénoncer premièrement Staline, et ensuite la guerre froide entre la Russie et les USA. Il y a des choses qui se sont passés en Russie qui ne peuvent plus se passer s’il y a une démocratie et un sentiment de paix dans la vie quotidienne. Pour ma compagnie, il est très important que des jeunes aiment ce spectacle. La mémoire de la dictature de Staline est ainsi passée aux générations suivantes.
Un spectateur, durant l’entracte, a crié que le spectacle était une satire haineuse contre Staline…
Le communisme est une belle idée, mais a toujours été une utopie. En Russie comme ailleurs, des individus croient dans l’utopie sans prendre en compte la vérité de l’histoire. Ma mère a été arrêtée, elle a été déportée, est restée dans un camp pendant cinq ans parce qu’elle ne voulait pas dénoncer mon père. J’ai connu la dictature.
Quels sont les moyens de production du spectacle ?
Notre compagnie est un collectif qui travaille depuis treize ans. Nous appartenons au Théâtre Dramatique Russe Katchalov de Kazan, ancienne institution née en 1791. Nous sommes subventionnés par l’Etat. J’ai eu beaucoup de problèmes pour travailler dans le passé. Ce n’est qu’avec l’arrivée de Gorbatchev au pouvoir que j’ai commencé à me sentir libre dans la création. J’ai souligné ce changement à la fin de la représentation. Le théâtre Toursky nous accueille pour la sixième fois. Notre représentation revient moins cher en France qu’en Russie, où manquent encore les moyens pour subventionner réellement l’art. Les comédiens sont très peu payés en Russie, mais dans quel pays vit-on bien de l’art ?
Comment est née la scénographie ?
Kvirikadze a dit que les personnages se déplacent comme à l’intérieur d’un aquarium. Le décor est une manifestation de cette idée, un ensemble de vitres brisées qui se déplacent à l’infini, comme la vie humaine. Les personnages sont entourés par quelque chose qu’ils ne réussissent pas à contrôler. Ils sortent et ils rentrent en scène sans cesse. Le scénario est composé de multiples scènes. Nous n’en avons représenté que la moitié.
Propos recueillis par Mattia SCARPULLA (Marseille)
Lire aussi la critique du spectacle par Mattia Scarpulla.