25 août 2008
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TAMBOUR BATTANT
Une version de la célébrissime farce de Jarry actualisée du côté des dictatures récentes et des tenants d’un pouvoir autoritariste et sécuritaire.
La troupe Arcinolether, après s’être inspirée du Candide de Voltaire, s’attaque au père Ubu du vieil Alfred. Elle n’en a conservé que quelques épisodes fondamentaux susceptibles d’alimenter son intention de dénoncer la bêtise mortifère des cannibales de la démocratie.
Pour ce, point de marionnettes. Des comédiens en uniformes, retranchés derrière les sacs de sable d’un camp militaire, surgissent comme dans l’espace d’un castelet. Ils s’agitent, tels des pantins. Le père Ubu a pris pour modèle Mussolini, auquel il ressemblera de plus en plus en attitudes, gestes et coups de gueule. La mère Ubu a pris l’allure des pasionarias hystériques ainsi qu’il en fut sous le régime nazi et dans des guérillas nationalistes.
L’actualisation consiste principalement en projections de scènes de combats, d’émeutes, de portraits de chefs d’état ou d’hommes politiques, échantillonnage qui s’étend de Staline et Jaruzelski à Berlusconi et Sarkozy, selon une sélection subjective, matière éminemment propice à un débat ou à des leçons d’histoire.
C’est joué tambour battant. C’est une charge au pas de course, une dynamique de paracommandos à l’assaut d’un bastion à emporter sur l’ennemi. C’est donc plaisant selon le registre de la farce bouffonne. D’autant que, accentuant la démagogie des chefs dénoncés, une partie de l’action se passe en salle, avec interpellation d’un public servant à permettre au dictateur de Jarry de prendre des bains de foule. Hormis que, la séquence du passage des nobles à la trappe à phynance, étant confiée à des spectateurs, ralentit assez le rythme et lasse par sa répétitivité.
L’entrain de la troupe constitue le meilleur attrait de cette version qui, sans renouveler fondamentalement l’œuvre du père de la pataphysique, a le mérite de provoquer le rire avant de jeter, peut-être, un regard plus critique sur les images des journaux télévisés car les photomontages qui rassemblent Ubu et des politiciens en place ont les apparences de la réalité.
Une version de la célébrissime farce de Jarry actualisée du côté des dictatures récentes et des tenants d’un pouvoir autoritariste et sécuritaire.
La troupe Arcinolether, après s’être inspirée du Candide de Voltaire, s’attaque au père Ubu du vieil Alfred. Elle n’en a conservé que quelques épisodes fondamentaux susceptibles d’alimenter son intention de dénoncer la bêtise mortifère des cannibales de la démocratie.
Pour ce, point de marionnettes. Des comédiens en uniformes, retranchés derrière les sacs de sable d’un camp militaire, surgissent comme dans l’espace d’un castelet. Ils s’agitent, tels des pantins. Le père Ubu a pris pour modèle Mussolini, auquel il ressemblera de plus en plus en attitudes, gestes et coups de gueule. La mère Ubu a pris l’allure des pasionarias hystériques ainsi qu’il en fut sous le régime nazi et dans des guérillas nationalistes.
L’actualisation consiste principalement en projections de scènes de combats, d’émeutes, de portraits de chefs d’état ou d’hommes politiques, échantillonnage qui s’étend de Staline et Jaruzelski à Berlusconi et Sarkozy, selon une sélection subjective, matière éminemment propice à un débat ou à des leçons d’histoire.
C’est joué tambour battant. C’est une charge au pas de course, une dynamique de paracommandos à l’assaut d’un bastion à emporter sur l’ennemi. C’est donc plaisant selon le registre de la farce bouffonne. D’autant que, accentuant la démagogie des chefs dénoncés, une partie de l’action se passe en salle, avec interpellation d’un public servant à permettre au dictateur de Jarry de prendre des bains de foule. Hormis que, la séquence du passage des nobles à la trappe à phynance, étant confiée à des spectateurs, ralentit assez le rythme et lasse par sa répétitivité.
L’entrain de la troupe constitue le meilleur attrait de cette version qui, sans renouveler fondamentalement l’œuvre du père de la pataphysique, a le mérite de provoquer le rire avant de jeter, peut-être, un regard plus critique sur les images des journaux télévisés car les photomontages qui rassemblent Ubu et des politiciens en place ont les apparences de la réalité.
Michel VOITURIER
Aux Rencontres du Théâtre Jeune Public de Huy le 22 août 2008
Ubu roi (à partir de 13 ans)
Texte : Alfred Jarry
Adaptation : collective
Mise en scène : Christophe Cotteret
Distribution : Alexandre Aflalo, Maria Harfouche, Léa Rogliano, Olivier Rosman
Décor sonore : Julien Cotteret
Production : Arcinolether