24 août 2008
7
24
/08
/août
/2008
19:49
QUAND LES CONTES SE FONT HARA KIRI
Pondre un conte à l’ancienne, avec ses ingrédients habituels. Les subvertir en les assaisonnant de cynisme, d’un zeste de vulgarité, d’inversions des rôles, d’une macédoine puisée à des légendes variées. Obtenir une histoire déjantée, impertinente et, pour tout dire, jubilatoire.
Ce royaume mis sur la scène est dirigé par une reine molle, interprétée par un homme accroc aux chamalows qu’il mange avec ses pieds. Son époux royal arbore le masque de Dark Vador dans « La guerre des étoiles ». Sa soubrette préférée est masochiste, adulatrice, un rien sangsue, dormant dans un panier à chien. Sa cour se compose d’une ballerine étoile du ballet de Moscou aux bas troués, de flatteurs critiques, d’une touriste anglo-saxonne, d’une princesse virtuose de la kalachnikov, d’un prestidigitateur clown dont les tours ratent autant que ceux de feu Garcimore, d’un éléphant bleu. Etc, etc… d’une veine similaire.
On y décapite à tour de bras. On ronge les ongles de ses orteils. On rêve de suicide. On s’ennuie parce qu’il n’y a rien à faire. On y cavale à toutes jambes, change de costumes et de rôles en passant par une armoire magique à sa façon. C’est mené tambour battant par une Anne-Catherine Regniers aux incessantes transformations vestimentaires, vocales et gestuelles. Ses comparses lui emboîtent le pas, avec un dynamisme d’athlètes persuadés d’obtenir une médaille d’or aux jeux olympiques.
Bref, on est en plein dans un type de production bien belge. À savoir une dérision délirante, une exploitation de la parodie jusqu’à l’absurde le plus total, une manière extravagante de traiter les histoires et leurs protagonistes. Les récits édifiants pour jeunesse studieuse sont passés à la moulinette des styles de Hara Kiri ou de Charlie Hebdo. C’est davantage un spectacle à programmer dans le festival Off d’Avignon au théâtre des Doms où « Moi, Michèle Mercier, 42 ans, morte » ou « Petit déjeuner orageux un soir de carnaval » ont déjà connu un succès délirant. Il faut avouer que déjà le nom de baptême de la troupe est tout un programme à lui seul : « On voit ta culotte, Mme Véro » !
Aux Rencontres du Théâtre Jeune Public de Huy le 20 août 2008
Les Trublions (à partir de 13 ans)
Texte : Marion Aubert
Mise en scène : Adriana da Fonseca, Laurent Micheli
Distribution : Arieh Wortthalter, Marie Denys, Viviane Thiebaud, Anne-Catherine Regniers, Laurent Micheli
Scénographie : Jennifer Wesse, Florine Dima
Musique : Tarik Fisher
Son : Adriana da Fonseca
Production : On voit ta culotte Mme Vero
Pondre un conte à l’ancienne, avec ses ingrédients habituels. Les subvertir en les assaisonnant de cynisme, d’un zeste de vulgarité, d’inversions des rôles, d’une macédoine puisée à des légendes variées. Obtenir une histoire déjantée, impertinente et, pour tout dire, jubilatoire.
Ce royaume mis sur la scène est dirigé par une reine molle, interprétée par un homme accroc aux chamalows qu’il mange avec ses pieds. Son époux royal arbore le masque de Dark Vador dans « La guerre des étoiles ». Sa soubrette préférée est masochiste, adulatrice, un rien sangsue, dormant dans un panier à chien. Sa cour se compose d’une ballerine étoile du ballet de Moscou aux bas troués, de flatteurs critiques, d’une touriste anglo-saxonne, d’une princesse virtuose de la kalachnikov, d’un prestidigitateur clown dont les tours ratent autant que ceux de feu Garcimore, d’un éléphant bleu. Etc, etc… d’une veine similaire.
On y décapite à tour de bras. On ronge les ongles de ses orteils. On rêve de suicide. On s’ennuie parce qu’il n’y a rien à faire. On y cavale à toutes jambes, change de costumes et de rôles en passant par une armoire magique à sa façon. C’est mené tambour battant par une Anne-Catherine Regniers aux incessantes transformations vestimentaires, vocales et gestuelles. Ses comparses lui emboîtent le pas, avec un dynamisme d’athlètes persuadés d’obtenir une médaille d’or aux jeux olympiques.
Bref, on est en plein dans un type de production bien belge. À savoir une dérision délirante, une exploitation de la parodie jusqu’à l’absurde le plus total, une manière extravagante de traiter les histoires et leurs protagonistes. Les récits édifiants pour jeunesse studieuse sont passés à la moulinette des styles de Hara Kiri ou de Charlie Hebdo. C’est davantage un spectacle à programmer dans le festival Off d’Avignon au théâtre des Doms où « Moi, Michèle Mercier, 42 ans, morte » ou « Petit déjeuner orageux un soir de carnaval » ont déjà connu un succès délirant. Il faut avouer que déjà le nom de baptême de la troupe est tout un programme à lui seul : « On voit ta culotte, Mme Véro » !
Michel VOITURIER
Aux Rencontres du Théâtre Jeune Public de Huy le 20 août 2008
Les Trublions (à partir de 13 ans)
Texte : Marion Aubert
Mise en scène : Adriana da Fonseca, Laurent Micheli
Distribution : Arieh Wortthalter, Marie Denys, Viviane Thiebaud, Anne-Catherine Regniers, Laurent Micheli
Scénographie : Jennifer Wesse, Florine Dima
Musique : Tarik Fisher
Son : Adriana da Fonseca
Production : On voit ta culotte Mme Vero