19 juillet 2008
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COUP DE CŒUR RUE DU THEATRE
INSTRUCTION, REVOLTE, EMANCIPATION
Années 1990 : l’Algérie plonge dans le chaos. Ses femmes voient, sans pouvoir réagir, les islamistes prendre le pouvoir. Suivra une décennie de violence et d’insécurité dont le spectre plane toujours. Il s’agira alors de se résigner à vivre sous la protection tyrannique de la figure masculine ou de s’en affranchir, au risque de se perdre aux yeux de la société.
L’une s’est, du moins en apparence, vite résignée : presque naturellement, elle a accepté les nouvelles règles qui dirigent sa vie. Depuis que tous trois ont perdu leurs parents, c’est elle, l’aînée, qui tient le foyer, soumise à l’autorité du frère et interdite par l’attitude de la sœur cadette. Car l’autre, qui a eu la chance d’accéder au savoir, clef de la liberté, n’acceptera pas qu’on la lui retire. « Ne peut-on être algérien et instruit ? » s’insurge-t-elle, tandis que la première s’efforce de la convaincre : « Il y a des limites à tout, même aux rêves… »
Si la question du voile se pose, elle intervient surtout comme fil conducteur d’une discussion sur leur place, en tant que femmes, dans une Algérie qui ne leur prête plus la parole : la première le porte et le défend, comme une indispensable protection contre la terreur et le mépris, tandis que la seconde refuse de coiffer un linceul, de laisser s’abattre cette chape de plomb sur leurs vies.
Entre deux répliques, le cœur bat au son du tambour, tandis que la maison, jusque-là prison, devient lieu de rêve et de retour aux origines, au gré des apparitions d’une mère, à la fois chanteuse et conteuse, qui leur transmet, avec beaucoup d’humour, une sagesse millénaire.
Un texte fort de Slimane Benaïssa qui, contraint à l’exil en 1993 suite à des menaces de mort, choisit de témoigner d’un des épisodes les plus traumatisants de l’histoire de son pays d’origine à travers le regard de ces femmes, sœurs et mères, brillamment interprétées par Fatima Aïbout, Myriam Loucif et Khadija El Mahdi, parvenant à merveille à conjuguer force de la parole et grâce des gestes.
Réactions du public :
« J’ai beaucoup aimé la pièce, surtout le personnage de la mère. Il y a une alternance entre des passages très graves et d’autres plein d’humour. Je crois que ça révèle bien le climat en Algérie. Je connais bien ce problème du voile là où j’habite, à la cité de la Source à Orléans. Je pense en avoir tiré quelques éléments de réponse. »
Geneviève, 63 ans, bibliothécaire
« C’est un sujet d’actualité qui touche tout le monde. L’échange est très profond, l’argumentation très intéressante, la mise en scène originale. »
Benjamin, 28 ans, futur professeur des écoles.
Au-delà du voile (si tu es mon frère, moi qui suis-je ?)
Compagnie de l'Arcade
Auteur : Slimane Benaïssa
Interprètes : Fatima Aïbout, Myriam Loucif, Khadija El Madhi, Youval Micenmacher
Mise en scène : Agnès Renaud
Scénographie : Patricia Lacoulonche
Lumières : Véronique Hemberger
Costumes : Brigitte Massey
Training vocal : Nadia Tachaouit
Régie : Jérôme Bertin
A la Manufacture, tous les jours du 7 au 27 juillet à 19h05
(relâche le 21 juillet)
Durée : 1h10
INSTRUCTION, REVOLTE, EMANCIPATION
Années 1990 : l’Algérie plonge dans le chaos. Ses femmes voient, sans pouvoir réagir, les islamistes prendre le pouvoir. Suivra une décennie de violence et d’insécurité dont le spectre plane toujours. Il s’agira alors de se résigner à vivre sous la protection tyrannique de la figure masculine ou de s’en affranchir, au risque de se perdre aux yeux de la société.
L’une s’est, du moins en apparence, vite résignée : presque naturellement, elle a accepté les nouvelles règles qui dirigent sa vie. Depuis que tous trois ont perdu leurs parents, c’est elle, l’aînée, qui tient le foyer, soumise à l’autorité du frère et interdite par l’attitude de la sœur cadette. Car l’autre, qui a eu la chance d’accéder au savoir, clef de la liberté, n’acceptera pas qu’on la lui retire. « Ne peut-on être algérien et instruit ? » s’insurge-t-elle, tandis que la première s’efforce de la convaincre : « Il y a des limites à tout, même aux rêves… »
Si la question du voile se pose, elle intervient surtout comme fil conducteur d’une discussion sur leur place, en tant que femmes, dans une Algérie qui ne leur prête plus la parole : la première le porte et le défend, comme une indispensable protection contre la terreur et le mépris, tandis que la seconde refuse de coiffer un linceul, de laisser s’abattre cette chape de plomb sur leurs vies.
Entre deux répliques, le cœur bat au son du tambour, tandis que la maison, jusque-là prison, devient lieu de rêve et de retour aux origines, au gré des apparitions d’une mère, à la fois chanteuse et conteuse, qui leur transmet, avec beaucoup d’humour, une sagesse millénaire.
Un texte fort de Slimane Benaïssa qui, contraint à l’exil en 1993 suite à des menaces de mort, choisit de témoigner d’un des épisodes les plus traumatisants de l’histoire de son pays d’origine à travers le regard de ces femmes, sœurs et mères, brillamment interprétées par Fatima Aïbout, Myriam Loucif et Khadija El Mahdi, parvenant à merveille à conjuguer force de la parole et grâce des gestes.
Aurélia HILLAIRE
Réactions du public :
« J’ai beaucoup aimé la pièce, surtout le personnage de la mère. Il y a une alternance entre des passages très graves et d’autres plein d’humour. Je crois que ça révèle bien le climat en Algérie. Je connais bien ce problème du voile là où j’habite, à la cité de la Source à Orléans. Je pense en avoir tiré quelques éléments de réponse. »
Geneviève, 63 ans, bibliothécaire
« C’est un sujet d’actualité qui touche tout le monde. L’échange est très profond, l’argumentation très intéressante, la mise en scène originale. »
Benjamin, 28 ans, futur professeur des écoles.
Au-delà du voile (si tu es mon frère, moi qui suis-je ?)
Compagnie de l'Arcade
Auteur : Slimane Benaïssa
Interprètes : Fatima Aïbout, Myriam Loucif, Khadija El Madhi, Youval Micenmacher
Mise en scène : Agnès Renaud
Scénographie : Patricia Lacoulonche
Lumières : Véronique Hemberger
Costumes : Brigitte Massey
Training vocal : Nadia Tachaouit
Régie : Jérôme Bertin
A la Manufacture, tous les jours du 7 au 27 juillet à 19h05
(relâche le 21 juillet)
Durée : 1h10