Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Retrouvez nos critiques théâtrales sur :
Les informations sur nos cours d'improvisation théâtrale à Paris :

Musarder



Inscrivez-vous
au Club des abonnés (gratuit)




Découvrez nos cours d'improvisation théâtrale

Tous niveaux - 7e année

Les inscriptions sont ouvertes pour les cours d'improvisation à Paris qui débutent en septembre. Au choix, en français ou en anglais.



Nouveau !

Rejoignez notre cours d'impro en anglais :



Coaching prise de parole

           

Mois AprÈS Mois

Festival d'Avignon

10 novembre 2007 6 10 /11 /novembre /2007 18:48
LE DIABOLO DANS TOUS SES ÉTATS

Le Cercle s’inscrit dans ces nouvelles performances mélangeant danse, théâtre et cirque. Trois personnages évoluent sur une scène meublée uniquement de sons et de lumières, deux comédiens jongleurs de diabolo et un contrebassiste, mystérieux chef d’orchestre. Une adaptation du nouveau spectacle étourdissant de la compagnie Tr’espace médaillée d’argent du 25ème Festival Mondial du cirque de Demain.


C’est au cœur d’un espace vide et dans une ambiance sonore dérangeante qu’apparaît le seul fil conducteur du spectacle : Le Diabolo. Virevoltant dans tous les sens, par le biais de prouesses techniques qu’on a du mal à suivre, il nous montre l’étendu de ses capacités. Sur scène, les deux compères s’évertuent à pousser leurs instruments aux limites du faisable, pour le plus grand bonheur d’un public émerveillé. Les deux manipulateurs, Petronella von Zerboni et Roman Müller ont souhaité à travers ce spectacle aller au bout des possibilités de leur instrument de prédilection. Cette expérience a donné des passes aussi bien verticales qu’horizontales, avec des savoirs faire ahurissants et des combinaisons qui laissent le public bouche bée.

le-cercle--Philippe-Deutsch-.jpg
Au milieu de ce tourment émerge un personnage plus que spécial : le joueur de contrebasse. A la fois  narrateur, spectateur et acteur, il observe jusqu’où peuvent aller les objets, les encourage, et se laisse finalement entraîner à son tour dans un jeu de manipulation à l’extrême. Il enregistre et diffuse des sons de scie musicale, des bruits quotidiens dont on se passerait bien, offensant la poésie du spectacle. Mais cela n’altère en rien le jeu des comédiens, dont les corps se croisent, se touchent, fusionnent, toujours autours du diabolo.

Au bout des limites

Pas d’histoire, juste une poétique démonstration alternant énergie et douceur, curiosité et maîtrise. Le cercle est bel est bien le centre et le clou de ce spectacle. La scène adopte habituellement cette forme, pour laisser les spectateurs se placer tout autour d’un espace rond, et voir se déplacer les comédiens au sein même d’un cercle qui, brisé en deux, donne le diabolo. Ici c’est une adaptation à une scène de théâtre classique qui est proposée, mais toujours dans cette envie d’expérimentation, d’utilisation d’un espace au maximum.

Le théâtre d’objet peut compter un nouveau chef d’œuvre dans sa famille. Les comédiens endossent un triple rôle de musiciens danseurs, comédiens et jongleurs, avec un talent prononcé pour les situations extrêmes. La vitesse, la rigueur, le savoir faire, et toujours un jeu dans le corps et le faciès font de cette démonstration une expérience étonnante pour un public averti ou non. Les diabolos s’échappent des baguettes et sont rattrapés à la volée, avec une précision déconcertante et des échanges difficiles à saisir. Les figures s’enchaînent et se déchaînent au rythme répétitif d’intonations frénétiques d’un contrebassiste qui utilise son outil comme il en ferait d’un tambour ou encore d’un clavier… Il réserve plusieurs surprises au spectateur, devenant tour à tour chef d’orchestre ou manipulateur à part entière.

Les joueurs de diabolo se narguent, s’affrontent, avec une chorégraphie parfois douce et d’autres fois intense, et un souci de mise en difficulté, rendant plus ardue la recherche des limites du jeu, du corps et des objets. Ici tout tourne en rond : la musique, les lumières, les comédiens, les diabolos, pour un résultat final qui donne, avec grand plaisir, le tournis.

Jennifer MAYEUR (Paris)


Avec : Petronella von Zerboni, Roman Müller, Mischa Blau
Lumières : Laurent Béal
Costumes : Urs Steiner
Regard extérieur : Jacques Souvant et Isabelle Rivoal

Au théâtre du Ranelagh, 5 rue des Vignes, 75016 Paris
Jusqu’au 25 novembre 2007, du mardi au samedi à 19h, dimanche à 15h.
Partager cet article
Repost0

commentaires

Chronique FraÎChe