25 août 2007
6
25
/08
/août
/2007
12:02
COUP DE COEUR RUEDUTHEATRE
GENÈSE DE LA VIOLENCE
Deux jumeaux, surnommés la « Crapule » et le « Débile », incendient plusieurs lieux du village. Comment en sont-ils arrivés là ? La réponse est donnée par le flash back qui repart au moment de leur naissance et raconte la vie d’une famille besogneuse rejetée, ridiculisée, dénigrée par la communauté.
L’adhésion du spectateur est acquise dès les premières répliques. D’abord, parce que le duo gémellaire est incarné par des comédiens habités par leurs rôles. Ensuite parce que la scénographie et la mise en scène tirent parti de tous les éléments afin de les transformer en signes scéniques d’évidences. Il s’agit pour les héros de jouer leurs emplois tout en donnant vie aux innombrables partenaires marionnettes expressives qui les entourent.
Cela crée un climat de distanciation grâce auquel la pièce passe sans transitions du rire de la farce à l’émotion prenante du drame. La caricature est drôle, juste, fine. Le tragique de certaines situations est bouleversant. L’humiliation paternelle par les stupides et cruels compétiteurs de chants de coq, la mort du père, la torture infligée en classe à un des gamins par un petit caïd de village… sont des séquences qui touchent à cœur.
Le décor à métamorphoses constantes, réalisées à vue par une manipulatrice intégrée au jeu, est un personnage à lui seul. Il intègre la bourgade, le café, l’usine, l’école, les terrains vagues… Il rythme les actions leur insufflant une dynamique à une œuvre qui cerne l’humain dans ses dimensions monstrueuses autant que profondément généreuses, qui démonte des mécanismes sociaux et économiques broyeurs des faibles.
L’attention est éveillée grâce à une foule de trouvailles sans cesse renouvelées qui renforcent la clarté du propos, l’épaisseur psychologique ou sociale des figurants. Le plaisir théâtral est sans faille. On sort de la représentation ébloui, ému, interpellé. Les Ateliers de la Colline ont réussi un travail exemplaire tant au niveau de la forme qu’à celui du fond. Bravo !
Tête à claques
Texte et mise en scène : Jean Lambert
Distribution : Quantin Meert, François Sauveur, Vanessa Lequeux
Poupées et univers graphique : Dominique Renard
Réalisation scénographique : Daniel Lesage, Saher Emran
Maquillages et nez : Dominique : Brévers
Impression sur toile :Vincent Vervinckt
Éclairages : Zénon Doryn
Univers sonore : Mathieu Lesage
Partitions originales : Aurélie Dorzée, Tom Theuns
Production : Ateliers de la Colline (Seraing) (www.actc.be)/Théâtre de la Place (Liège)
GENÈSE DE LA VIOLENCE
Deux jumeaux, surnommés la « Crapule » et le « Débile », incendient plusieurs lieux du village. Comment en sont-ils arrivés là ? La réponse est donnée par le flash back qui repart au moment de leur naissance et raconte la vie d’une famille besogneuse rejetée, ridiculisée, dénigrée par la communauté.
L’adhésion du spectateur est acquise dès les premières répliques. D’abord, parce que le duo gémellaire est incarné par des comédiens habités par leurs rôles. Ensuite parce que la scénographie et la mise en scène tirent parti de tous les éléments afin de les transformer en signes scéniques d’évidences. Il s’agit pour les héros de jouer leurs emplois tout en donnant vie aux innombrables partenaires marionnettes expressives qui les entourent.
Cela crée un climat de distanciation grâce auquel la pièce passe sans transitions du rire de la farce à l’émotion prenante du drame. La caricature est drôle, juste, fine. Le tragique de certaines situations est bouleversant. L’humiliation paternelle par les stupides et cruels compétiteurs de chants de coq, la mort du père, la torture infligée en classe à un des gamins par un petit caïd de village… sont des séquences qui touchent à cœur.
Le décor à métamorphoses constantes, réalisées à vue par une manipulatrice intégrée au jeu, est un personnage à lui seul. Il intègre la bourgade, le café, l’usine, l’école, les terrains vagues… Il rythme les actions leur insufflant une dynamique à une œuvre qui cerne l’humain dans ses dimensions monstrueuses autant que profondément généreuses, qui démonte des mécanismes sociaux et économiques broyeurs des faibles.
L’attention est éveillée grâce à une foule de trouvailles sans cesse renouvelées qui renforcent la clarté du propos, l’épaisseur psychologique ou sociale des figurants. Le plaisir théâtral est sans faille. On sort de la représentation ébloui, ému, interpellé. Les Ateliers de la Colline ont réussi un travail exemplaire tant au niveau de la forme qu’à celui du fond. Bravo !
Michel VOITURIER
www.ruedutheatre.info
www.ruedutheatre.info
Présenté aux Rencontres du Théâtre Jeune Public de Huy le 23 août 2007
Tête à claques
Texte et mise en scène : Jean Lambert
Distribution : Quantin Meert, François Sauveur, Vanessa Lequeux
Poupées et univers graphique : Dominique Renard
Réalisation scénographique : Daniel Lesage, Saher Emran
Maquillages et nez : Dominique : Brévers
Impression sur toile :Vincent Vervinckt
Éclairages : Zénon Doryn
Univers sonore : Mathieu Lesage
Partitions originales : Aurélie Dorzée, Tom Theuns
Production : Ateliers de la Colline (Seraing) (www.actc.be)/Théâtre de la Place (Liège)