9 août 2007
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DES MOTS ET DES RÊVES
La Compagnie Premier Acte a présenté à Avignon Macondo. Inspiré d’une histoire de Gabriel Garcia Marquez, ce conte offre au spectateur un voyage dans les couleurs de la langue.
Sur scène, deux sorcières, des foulards, des masques, de la poudre de perlinpimpin. Grimées sous le fard, deux bohémiennes prennent la parole. Simplement, spontanément, sans artifice. Assises au bord de l’eau, elles racontent l’histoire d’Estéban, le noyé échoué sur la plage, le corps gorgé d’eau et de sel. Un corps de géant, herculéen et superbe. Estéban est le plus bel homme jamais vu au village de Macondo. Le plus viril aussi, avec un sexe énorme, à faire pâlir de jalousie tous les garçons du coin. Les femmes se querellent, se chiffonnent, se crêpent le chignon pour lui rendre un dernier hommage, qu’il soit beau devant la mort, qu’il entre dans la légende de Macondo.

Les deux bohémiennes revivent les funérailles d’Estéban et le spectateur aussi. Imperceptiblement, il est attiré par ce rivage d’un continent sauvage, où les histoires deviennent des légendes, où le réel devient fantastique, où le normal devient magique. Et dans un déluge d’étoffes colorées et de grains de sable ocre, les deux bohémiennes embarquent. L’histoire du vieil homme aux ailes immenses, le destin de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique… Tout s’envole et les deux conteuses emmènent très loin le spectateur.
C’est cet élan poétique que Sarkis Tcheumlekdjian donne à voir sur scène. L’adaptation du très beau texte de Gabriel Garcia Marquez est très réussie. Sobres, limpides, lumineux, les mots sont autant de vagues régulières qui rythment le spectacle et le colorent. Car tout est rouge, rose, ocre, comme les fleurs exotiques de l’Amérique du Sud. A commencer par les deux bohémiennes, captivantes, enivrantes mais dangereuses et parfois vénéneuses. Le spectateur est ivre de ces lourds parfums. Entre rêve et réalité, les deux bohémiennes racontent une histoire comme elles la raconteraient aux enfants. Macondo, c’est la magie du conte.
Macondo,
d’après "l’Incroyable et Triste Histoire de la Candide Erendira et de sa Grand-Mère Diabolique" de Gabriel Garcia Marquez.
Compagnie Premier Acte, Lyon.
Avignon Off 2007
Théâtre du Chien qui fume / Avignon : du 6 au 28 juillet 2007
En tournée :
Neutrino / Genas : 25 janvier 2008
Centre Culturel Charlie Chaplin / Vaulx en Velin : 31 janvier et 1er février 2008
Théâtre Europe / Seyne sur Mer : 11 mars 2008
La Compagnie Premier Acte a présenté à Avignon Macondo. Inspiré d’une histoire de Gabriel Garcia Marquez, ce conte offre au spectateur un voyage dans les couleurs de la langue.
Sur scène, deux sorcières, des foulards, des masques, de la poudre de perlinpimpin. Grimées sous le fard, deux bohémiennes prennent la parole. Simplement, spontanément, sans artifice. Assises au bord de l’eau, elles racontent l’histoire d’Estéban, le noyé échoué sur la plage, le corps gorgé d’eau et de sel. Un corps de géant, herculéen et superbe. Estéban est le plus bel homme jamais vu au village de Macondo. Le plus viril aussi, avec un sexe énorme, à faire pâlir de jalousie tous les garçons du coin. Les femmes se querellent, se chiffonnent, se crêpent le chignon pour lui rendre un dernier hommage, qu’il soit beau devant la mort, qu’il entre dans la légende de Macondo.

Les deux bohémiennes revivent les funérailles d’Estéban et le spectateur aussi. Imperceptiblement, il est attiré par ce rivage d’un continent sauvage, où les histoires deviennent des légendes, où le réel devient fantastique, où le normal devient magique. Et dans un déluge d’étoffes colorées et de grains de sable ocre, les deux bohémiennes embarquent. L’histoire du vieil homme aux ailes immenses, le destin de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique… Tout s’envole et les deux conteuses emmènent très loin le spectateur.
C’est cet élan poétique que Sarkis Tcheumlekdjian donne à voir sur scène. L’adaptation du très beau texte de Gabriel Garcia Marquez est très réussie. Sobres, limpides, lumineux, les mots sont autant de vagues régulières qui rythment le spectacle et le colorent. Car tout est rouge, rose, ocre, comme les fleurs exotiques de l’Amérique du Sud. A commencer par les deux bohémiennes, captivantes, enivrantes mais dangereuses et parfois vénéneuses. Le spectateur est ivre de ces lourds parfums. Entre rêve et réalité, les deux bohémiennes racontent une histoire comme elles la raconteraient aux enfants. Macondo, c’est la magie du conte.
Marion GUÉNARD
www.ruedutheatre.info
www.ruedutheatre.info
Macondo,
d’après "l’Incroyable et Triste Histoire de la Candide Erendira et de sa Grand-Mère Diabolique" de Gabriel Garcia Marquez.
Compagnie Premier Acte, Lyon.
Avignon Off 2007
Théâtre du Chien qui fume / Avignon : du 6 au 28 juillet 2007
En tournée :
Neutrino / Genas : 25 janvier 2008
Centre Culturel Charlie Chaplin / Vaulx en Velin : 31 janvier et 1er février 2008
Théâtre Europe / Seyne sur Mer : 11 mars 2008