7 août 2007
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PRÉCEPTES PAS TRÈS SAIN-T-S DU TOUZANISME
Irrévérencieux, licencieux, mais malicieux, Sam Touzani présente un spectacle à faire rougir les dieux. Au Gilgamesh théâtre d’Avignon jusqu’au 27 juillet.
S’il était plus médiatique, Sam Touzani risquerait de « marcher dans une fatwa », comme il dit en référence à l’écrivain Salman Rushdie qu’il cite dans son spectacle. L’humoriste belge d’origine berbère marocaine livre en effet avec Liberté, Egalité, Sexualité un one-man-show plein de mordant dans lequel il n’hésite pas à égratigner la religion, la politique de son pays d’origine ou encore l’éducation qu’il a reçue de son père.

Qu’est ce qu’un humoriste engagé ? Peut-être est-ce un humoriste qui n’oublie jamais que le rire n’est ni gratuit, ni sans répercussion. Il est facile de percevoir derrière la maturation comique de Sam Touzani un long travail sur lui-même pour transformer sa colère en art. Il parle essentiellement de lui dans son spectacle, mais avec suffisamment d’humilité pour rendre son propos universel. C’est ainsi qu’il en vient à expliquer pourquoi il a changé son nom d’origine en Sam Touzani – « on risquait de me prendre pour la branche comique d’Al Quaïda » – et pourquoi il a préféré suivre les conseils d’un père de substitution, son beau-frère, à ceux de son véritable père. C’est ainsi enfin qu’il en est venu à se créer une religion personnelle, le Touzanisme, dont les trois préceptes, Liberté, Egalité, Sexualité donnent une bonne idée de la personnalité du bonhomme.
Plus proche de la génération mais surtout de l’engagement d’un Fellag que d’un Elmaleh, Sam Touzani est un personnage attachant, courageux, mais surtout talentueux. Son écriture et celle de son acolyte Bernard Breuze est intelligente et souvent très fine. Il n’hésite pas à interpeller le spectateur par ses réflexions sur le respect et les a priori dans un spectacle où le très drôle alterne avec le dérangeant ou l’émouvant. A l’image des Identités meurtrières d’Amin Maalouf, Liberté, Egalité, Sexualité agit comme une piqûre de rappel : mieux vaut rire que guérir.
Liberté, Egalité, Sexualité de Sam Touzani et Bernard Breuze
Avec Sam Touzani
Mise en scène de Ruud Gielens
Au Gilgamesh théâtre, 2 bis, Place des Carmes, Avignon du 6 au 27 juillet à 17h30.
Irrévérencieux, licencieux, mais malicieux, Sam Touzani présente un spectacle à faire rougir les dieux. Au Gilgamesh théâtre d’Avignon jusqu’au 27 juillet.
S’il était plus médiatique, Sam Touzani risquerait de « marcher dans une fatwa », comme il dit en référence à l’écrivain Salman Rushdie qu’il cite dans son spectacle. L’humoriste belge d’origine berbère marocaine livre en effet avec Liberté, Egalité, Sexualité un one-man-show plein de mordant dans lequel il n’hésite pas à égratigner la religion, la politique de son pays d’origine ou encore l’éducation qu’il a reçue de son père.

Qu’est ce qu’un humoriste engagé ? Peut-être est-ce un humoriste qui n’oublie jamais que le rire n’est ni gratuit, ni sans répercussion. Il est facile de percevoir derrière la maturation comique de Sam Touzani un long travail sur lui-même pour transformer sa colère en art. Il parle essentiellement de lui dans son spectacle, mais avec suffisamment d’humilité pour rendre son propos universel. C’est ainsi qu’il en vient à expliquer pourquoi il a changé son nom d’origine en Sam Touzani – « on risquait de me prendre pour la branche comique d’Al Quaïda » – et pourquoi il a préféré suivre les conseils d’un père de substitution, son beau-frère, à ceux de son véritable père. C’est ainsi enfin qu’il en est venu à se créer une religion personnelle, le Touzanisme, dont les trois préceptes, Liberté, Egalité, Sexualité donnent une bonne idée de la personnalité du bonhomme.
Plus proche de la génération mais surtout de l’engagement d’un Fellag que d’un Elmaleh, Sam Touzani est un personnage attachant, courageux, mais surtout talentueux. Son écriture et celle de son acolyte Bernard Breuze est intelligente et souvent très fine. Il n’hésite pas à interpeller le spectateur par ses réflexions sur le respect et les a priori dans un spectacle où le très drôle alterne avec le dérangeant ou l’émouvant. A l’image des Identités meurtrières d’Amin Maalouf, Liberté, Egalité, Sexualité agit comme une piqûre de rappel : mieux vaut rire que guérir.
Morgan LE MOULLAC
www.ruedutheatre.info
Lire aussi la critique de Michel VOITURIER.
Liberté, Egalité, Sexualité de Sam Touzani et Bernard Breuze
Avec Sam Touzani
Mise en scène de Ruud Gielens
Au Gilgamesh théâtre, 2 bis, Place des Carmes, Avignon du 6 au 27 juillet à 17h30.